Le congé sabbatique est une solution encore méconnue. J’étais surprise en discutant autour de moi d’entendre « Oh, ils sont vraiment trop cool ta boite ». Il faut se rappeler que c’est un dispositif légal et il y a de fortes chances que vous puissiez aussi en bénéficier. Malgré tout, cela aura un fort impact sur votre carrière…
Un retour non préparé par l’entreprise parce qu’elle ne pensait pas que vous alliez revenir, impact financier, sur les congés, sur la retraite… il faut avoir en tête les impacts que cela peut avoir. Personnellement, j’aurais dû prendre certains aspects en compte avant de le demander, même si je ne le regrette à aucun moment tellement l’expérience était incroyable.
Le cadre légal du congé sabbatique
Comme je le disais, le congé sabbatique est un dispositif légal pour les salariés du privé. Il y a d’autres conditions dans le public mais je n’ai pas creusé cette partie.
Pour un salarié du privé, les principales conditions sont d’avoir travaillé déjà plus de 6 ans et d’avoir travaillé au moins 3 ans pour votre entreprise. Votre demande doit être faite minimum 3 mois avant votre date de début de congé souhaitée.
A noter, votre employeur peut valider, demander une fois un report de la date ou refuser tant que la justification est légale également.
Vous pouvez aussi cumuler vos congés en amont pour être rémunéré pendant une partie de votre congé. Bref, renseignez-vous !
Les inconvénients financiers du congé sabbatique
Cette partie ne concernera pas tout le monde et s’applique à mon propre cas, mais je pense que c’est intéressant à avoir en tête. Ici, j’ai fait une demande de congé sabbatique pour réaliser mon tour du monde d’un an.
On le sait, le congé sabbatique n’est pas un congé rémunéré. Il faut donc bien l’anticiper. Cependant, ce que je n’avais pas anticipé, c’est que pour un an de congé sabbatique, cela allait correspondre à 3 années de gel de salaire. Pourquoi ?
Et bien parce que j’ai fait l’erreur de partager mon souhait beaucoup trop en amont pour permettre à l’entreprise de s’organiser. Résultat, même si l’entretien annuel a eu lieu 9 mois avant ma date de départ, le sujet était déjà dans la tête de ma hiérarchie et l’objectif d’augmentation mis de côté. Ensuite, j’étais en voyage, pas d’augmentation, logique. A mon entretien 6 mois après mon retour, le sujet était le même. « Tu reviens d’un an d’absence, ce ne serait pas logique de t’augmenter ». Comme si les 6 mois et tout le travail des précédentes années n’avait pas existé…
Mon conseil : pensez à vous avant tout ! Si votre travail mérite une augmentation, ne faites pas votre demande de congés trop tôt. Vouloir anticiper et être loyal auprès de votre entreprise, c’est parfait. Mais ne vous tirez pas une balle dans le pied non plus. Croyez-moi, je le regrette à présent !
Le congé sabbatique offre la sécurité de retrouver un travail que l’on aime, sans le stress de penser à la recherche de travail pendant la fin du voyage. Pour autant, si vous souhaitez faire un gap de salaire, la solution la plus avantageuse financièrement reste le changement d’entreprise. Ce voyage, vous allez en entendre parler pendant longtemps, et pas à votre avantage…
L’inconvénient des congés cumulés
« Tu reviens d’un an de vacances, tu n’as pas besoin de vacances ». Sur le papier, c’est tout à fait correct. C’est également ce que je me disais avant de partir. « J’aurai profité pendant un an, je vais pouvoir tenir un bout de temps avant de reprendre des congés ».
Ma réalité a été toute autre. Le retour a été très dur. Revenir à la réalité, c’est dur (ça mérite un autre article). Le rythme peut être intense. Noël peut approcher et avec cela l’envie de voir sa famille parce qu’on a raté le Noël d’avant…bref, vous aurez besoin de quelques jours.
Mon conseil : n’utilisez pas l’ensemble de vos congés acquis pour être payé le plus longtemps possible pendant votre voyage. Vous avez fait votre budget, vos économies, alors gardez des jours pour votre retour, 1 ou 2 semaines idéalement. Ensuite, vous commencerez à cumuler pour la période suivante. D’ailleurs, vous en aurez moins cumulé qu’en « temps normal » donc préparez-vous à 1 ou 2 ans suite à votre retour avec moins de congés !
Et la retraite dans tout ça ?
Cela parait sans doute lointain, voire inaccessible pour certains. Pourtant c’est un sujet à avoir en tête au moment de la demande de congé, si vous souhaitez partir entre 10 et 12 mois.
Mon conseil pour ne pas être impacté : partez sur deux moitiés d’années civiles. Pourquoi ? Parce que plutôt que d’avoir une absence de salaire sur une année entière et donc ne pas cotiser sur cette année là, vous allez gagner plusieurs mois de salaire pouvant correspondre au montant minimum pour ne pas perdre de trimestres. Faites vos calculs au moment de réfléchir à vos dates ! Vous trouverez bien un pays avec une météo adaptée à votre date de départ dans tous les cas.
Le congé sabbatique, fausse bonne idée ?
Malgré les quelques inconvénients énoncés, le congé sabbatique reste une incroyable opportunité. Tout le monde devrait savoir que cette option est possible. Si on veut en faire le meilleur usage et ne pas être impacté négativement par la suite, c’est une solution qui se prépare, avec quelques calculs à faire.
Alors; si possible, on oublie le « j’en peux plus, je me barre » (qui n’en a pas rêvé ?), on fait ses calculs, on prépare sa demande et ensuite Go pour la meilleure expérience de votre vie !
Et vous, comment s’est passé votre retour dans votre entreprise ? Et personnellement ? N’hésitez pas à partager en commentaire ou en message privé.