Que ce soit voulu ou imposé, après un long voyage à l’étranger, que ce soit une expatriation ou non d’ailleurs, la phase du retour peut être plutôt compliquée. Ne pas trouver ses repères, devoir tout reconstruire…le challenge est parfois aussi compliqué que celui de partir. Alors pour commencer je dois dire que je n’ai pas la solution pour bien le gérer. Je suis partie 3 fois pendant plus d’un an vivre à l’étranger et je n’ai pas toujours bien géré ces retours, la preuve, je suis repartie. Pour autant voici quelques conseils et choses à penser pour faciliter le retour.
Le retour imposé, comment le gérer ?
Le retour imposé a été l’un des cas de figure les plus compliqués pour moi (cf les risques de partir à l’étranger) car ce retour je ne l’avais pas prévu ni souhaité. L’entreprise pour qui je travaillais a décidé de fermer la filiale et de licencier ses employés sans indemnités. Autant dire que le choc a été rude car je n’avais pas envie de rentrer. Même si je ne me projetais pas à vie, j’étais enfin parvenue à construire mon réseau et à me faire des véritables amis, ce qui avait pu être assez long au départ. J’ai eu du mal à encaisser et accepter…
En cas de licenciement il y a 2 options : trouver autre chose ou rentrer. Dans ce cas rester était une possibilité, mais pas évidente. Le salaire moyen est beaucoup plus faible qu’en France à l’île Maurice, mais pour vivre en tant qu’expatriée seule il faut compter un minimum que peu d’entreprises sont prêtes à payer. J’ai regardé les offres, cherché un peu mais finalement j’ai surtout pris ça pour un signe qu’il était temps de rentrer en France. Ma collègue a décidé de rester, elle a construit sa vie là-bas. Pour moi j’ai écouté mon coeur qui me disait qu’il était temps de rentrer. Finalement c’était une bonne chose puisque j’ai trouvé un poste en France et signé juste avant le Covid. Un peu plus tard et les choses auraient été beaucoup plus compliquées, donc merci mon instinct !
Dans mon cas ce qui a facilité mon retour a été de chercher et de trouver un emploi alors que j’étais encore à l’île Maurice. Je ne me mettais pas la pression puisque j’étais encore à l’étranger et en poste, et cela donnait davantage de valeur à ma candidature. J’ai ciblé les entreprises qui me plaisaient vraiment plutôt que de ratisser large, et ça a payé ! Le retour s’est fait beaucoup plus facilement puisque j’avais une bonne perspective et un emploi d’assuré. J’avais quelque chose dont je pouvais me réjouir plutôt que de rester bloquée sur un cadre de vie perdu.
Quoi faire avant de s’expatrier
S’il y avait un conseil que j’aurais aimé avoir avant de partir, ça aurait été : ne vend pas tout ! Pour partir j’avais besoin d’argent, j’ai fait le choix de vendre la très grande majorité de mes affaires. Le but était de ne pas avoir à stocker, mais aussi remplacer le coût d’un déménagement par une rentrée d’argent immédiate. Si j’avais su, j’aurais choisi le déménagement. Une fois rentrée il faut tout racheter. Même si ça permet de recommencer à zéro, ça peut aussi être le souci de recommencer avec des affaires récupérées à droite à gauche le temps de se refaire une santé financière. En faisant le calcul, un déménagement pour entreposer dans ma famille aurait coûté moins cher – plus chiant, certes, mais moins cher – que tout racheter maintenant.
Et reconstruire une nouvelle vie après l’expatriation ?
Un autre conseil qui m’aurait été utile : une fois à la maison, trouver rapidement des choses qui nous plaisent. Plus on attend, plus on est dans la nostalgie des choses qui nous manquent dans le pays que nous avons quitté. Les soirées à la plage, les barbecues entre amis, la piscine, le soleil…il y a mille raisons d’être nostalgique. Et pourtant la joie de découvrir une nouvelle ville, faire de nouvelles rencontres, c’est magique aussi. si on arrivait à vivre en France dans une nouvelle ville comme si nous déménagions dans un autre pays, ce serait parfait ! Ok il faut souvent se faire violence au début, accepter de sortir seul(e), dire oui à toutes les opportunités. Mais au final, ça paye ! Il faut juste perséverer et garder une philosophie d’expatrié, dans le sens « je découvre un nouvel endroit auquel j’ai envie de m’intégrer ».
Si on retourne dans la même ville, le but est d’éviter de retrouver exactement la même situation qu’avant. Si vous l’avez quittée à une époque c’est bien pour une raison non ? En retrouvant directement vos habitudes vous risquez de penser que l’expatriation n’a été qu’une parenthèse, et l’oublier bien vite. Dans la plupart des cas ça a été une expérience formidable, qui vous a changé, alors pourquoi l’oublier ?
Le retour c’est aussi faire un deuil sur une partie de sa vie. Parlez-en, gardez contact avec les personnes rencontrées, sans pour autant rester bloqués dans le passé. Trouvez de nouvelles passions, lancez vous de nouveaux défis, occupez votre esprit – au moins au début – pour éviter de sauter directement dans le prochain avion.